Le Vatican et le troisième secret

Publié le 31 Octobre 2013

Le Vatican et le troisième secret

En l’an 2000, le Vatican, alors sous l’égide du bien-aimé Jean-Paul II, officialisa au monde entier le troisième secret des apparitions mariales qui eurent lieu à Fatima, au Portugal, en 1917. Les deux premiers secrets avaient été révélés en 1942. C’est qu’au Vatican, on aime prendre son temps. Il a fallu 25 années pour révéler deux secrets que la Vierge aurait révélé à des enfants, et plus de cinquante ans de plus pour révéler, le troisième, et qui devait s’avérer être le plus important. Il faut savoir que la Vierge serait apparue à plusieurs reprises entre le 13 mai et le 13 octobre 1917 à trois enfants : Lucia Dos Santos et ses cousins jacinta et Francisco Marto. Seul bémol, si Francisco voyait les apparitions, il n’entendait pas les paroles de la Vierge. À l’image de Bernadette Soubirous à Lourdes, lorsque les enfants eurent évoqués leur contact avec la Vierge, cela attira les foules lors des apparitions suivantes, mais seuls les trois enfants pouvaient la voir. Et seul le Vatican se permit de parler au nom de la Vierge par la suite.

Les apparitions débutèrent donc le 13 mai 1917 dans les Cova da Iria, des champs situés en-dehors du hameau de Aljustrel, près de Fatima. Les enfants ont déclaré que les apparitions avaient lieu le 13 de chaque mois vers midi pendant six mois consécutifs. Seul le mois d’août fit figure d’exception car ils avaient été enlevés par l’administrateur local. Selon le récit de Lucia, la femme lumineuse qui communiquait avec eux, et qui fut désignée comme étantla Vierge Marie, leur demandait de faire pénitence et des sacrifices pour sauver les pécheurs. Ils ont réalisé différentes œuvres de pénitence, comme s’abstenir de boire lors de journées chaudes par exemple. Il s’agissait surtout de vouloir ramener la paix dans le monde dans les témoignages des enfants, et également d’apprendre à lire et écrire pour pouvoir diffuser le message de la « Dame ». C’est ainsi que le 13 juillet 1917, une révélation en trois parties leur fut révélée. Ils durent rester dans la confidence, eux et eux seuls. Francisco et Jacinta ne rompirent jamais leur serment puisqu’ils décédèrent hélas très jeunes, respectivement en 1919 et en 1920. Ce n’est seulement qu’en 1942 que les deux premières parties de la révélation furent communiquées par écrit par Lucia, après que la Vierge lui aurait donné l’autorisation de s’exprimer enfin. En voici la première partie, qui montre une vision de l’enfer, ou plus exactement du traitement réservé aux âmes qui ne font pas le bien autour d’elles :

« Notre-Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes, qui sortaient d'eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs. Cette vision dura un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel. Autrement, je crois que nous serions morts d'épouvante et de peur. »

Et voici la deuxième, qui enseigne comment sauver les âmes de l’enfer, trouver la paix, et qui concerne également la Russie :

« Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et on aura la paix. La guerre va finir. Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc. Ceci, ne le dites à personne. À François, oui, vous pouvez le dire. »

Avant d’évoquer la dernière partie du secret, il ne faut pas oublier que les enfants avaient imploré la Vierge de montrer une preuve aux yeux de tous pour certifier de leurs propos. La Vierge le leur avait promis pour le mois d’octobre. Et ils furent près de 70 000 témoins à assister à la scène qui se produisit le 13 octobre 1917. Des témoins présents dans la Cova da Iria ce jour-là, ainsi que certains jusqu'à 40 km de distance, ont signalé avoir vu le soleil changer de couleur et tourner comme une roue de feu, projetant des traits de lumière multicolore à travers le ciel. Le soleil semblait plonger vers la Terre, effrayant nombre de personnes qui croyaient à la fin du monde. L'expression devenue populaire, du journaliste Avelino de Almeida du O Século, était que le soleil avait «dansé». L'événement est devenu connu sous le nom Miracle du soleil.

Mais en dépit de tout ça, le Vatican mit près de 13 ans à considérer ces apparitions comme des actes dignes de foi, comme ce fut le cas notamment avec Bernadette Soubirous et les apparitions de la grotte de Massabielle.

En revanche, le troisième secret semblait déterminant et lié au destin de l’Humanité toute entière. Mais, ignorant le fait qu’elle avait l’autorisation céleste de le révéler, elle le garda pour elle pendant des années. Mais l’évêque de Leiria ne cessait de la harceler à ce sujet, souhaitant la faire parler, et lorsqu’elle fut gravement souffrante et pensant qu’elle allait mourir, elle finit par céder. Elle le confia par écrit en 1943, comme le lui ordonna l’évêque de Leiria, et le scella dans une enveloppe qui ne devait pas être ouverte avant 1960. Elle indiqua cette date bien précise car elle pensait qu’à partir de ce moment, le message serait plus clair. Le message est donc tombé entre les mains du Vatican, et il a dormi pendant de longues années dans les Archives secrètes du Vatican (Archivum Secretum Vaticanum). Plusieurs papes l’eurent à portée de connaissances. « Dieu » seul sait s’ils s’y intéressèrent. Il m’est avis que oui, mais l’on ne peut avoir de certitude. Le troisième secret fut à la disponibilité, tour à tour, de Jean XXIII, Paul IV, Jean-Paul Ier (bien qu’il ne fut pape qu’un mois), et enfin, Jean-Paul II. Ce fut sous le règne de Jean-Paul II en l’an 2000 qu’il fut enfin, soi-disant, révélé au monde entier. Pourquoi tant de temps ? Seul le Vatican le sait. Mais l’histoire veut que le 15 octobre 1963, un journal de Stuttgart, le Neues Europa, publia ce qu’il prétendait être le message véridique. Il aurait obtenu une copie du secret par source diplomatique. Malheureusement, le journal a cessé de paraître peu après et ses archives disparurent. Il ne reste aujourd’hui aucune trace. Le prêtre Malachi Martin, déclara à ce sujet que le message était très lugubre et punitif, qu'il menaçait le monde d'une grande punition, qu'il était à caractère apocalyptique. Peut-être ce fut la raison qui incita le Vatican à garder le silence pendant tant d’années, et éventuellement, à donner à la population mondiale sa propre version de l’histoire. Voici le troisième secret, selon le Vatican :

« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : “Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !”. Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu quelque chose de semblable, à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant, à un Évêque vêtu de Blanc, nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père.

Nous vîmes divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.

Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. »

Son authenticité fut contestée par des critiques radicaux remettant notamment en cause le cadre, le contenu et le style, ne s’alliant pas avec les deux premières parties. Ce qui me semble à peu près certain, c’est que le Vatican cache la Vérité et dupe les gens pour, certainement, maintenir son propre pouvoir. Imaginez simplement que ce troisième secret remette en question un ou quelques-uns des dogmes fondamentaux de l’Eglise. Ou qu’elle soit tout simplement antinomique de cette institution. Il ne faudrait pas que cela se sache. Ce qui est clair, c’est que la quête de la Vérité et le souci d’informer les êtres humains de celle-ci, et pas seulement les chrétiens soit dit en passant, ne semble pas être leur principale préoccupation. En attendant, ils dorment tous au chaud dans des palais plus ou moins luxueux.

Pour conclure, je me permettrais de citer un extrait de la Bible, et plus précisément Saint Jean : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. »

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article